Notre histoire 3/7 |
La lacune que constituait l'absence de concerts allait enfin être comblée, car dès 1957, Paul LANDENNE prépare la première grande prestation publique de la Schola, voulant ainsi commémorer le 10ème anniversaire de la disparition de Camille JACQUEMIN (pour rappel, le 17 juillet 1947).
Les choses n'étant pas aussi rapides qu'aujourd'hui, le concert n'a pu se tenir que le 27 avril 1958 avec tout le faste qu'on imagine, dans la salle du Patronage, inaugurant ainsi la première tenue officielle de la Schola, par devant un parterre de personnalités, parmi lesquelles Mgr CHARUE, évêque du diocèse de Namur-Luxembourg, et en présence de Antoine et Claude TOULMONDE.
Mais laissons à Pierre DUPONT, l'ancien président de la Schola, le soin de résumer cette prestation :
"En première partie, la Schola qui étrenne les premiers petits noeuds lacets verts de son uniforme présente des oeuvres de Camille JACQUEMIN et assume le soutien choral de la seconde partie en alternance avec les jeux scéniques et les danses. Les plus anciens d'entre-nous (ndlr : à l'époque de l'article en 1989) se souviennent encore certainement de cette finale du Petit Poucet jouée dans les décors de l'abbé CORNEROTTE."
Pierre DUPONT, brochure "40 ans d'histoire d'une chorale" (1989)
La Schola Camille Jacquemin serait-elle devenue dès cet instant chorale de concerts ?
Pas encore tout à fait, car elle passe en 1960 un nouvel examen pour la radio, devenue "RTB", en présence de plusieurs grands musiciens parmi lesquels Camille SCHMITZ et Jean ABSIL.
Jean ABSIL, tiens, tiens...
Est-ce le hasard ou est-ce un fait parfaitement ciblé ?
Le 15 avril 1962, la Schola donne son second grand concert public nommé "Concert Jean Absil" à l'école des soeurs à Marche-en-Famenne, en présence de Jean ABSIL en personne.
Ce concert d'importance a même été relaté dans la presse régionale comme "remarquable récital" des oeuvres vocales de Jean ABSIL, cela devant un parterre impressionnant de personalités.
Si 1963 reste une année sans grand fait marquant, 1964 fut un tournant important dans notre histoire.
Au 1er janvier 1964, Paul LANDENNE fut appelé à exercer la fonction de Commissaire d'arrondissement à Neufchâteau dont Forrières dépend. Il fut ainsi contraint de quitter le petit bourg de Forrières pour élire domicile à Neufchâteau.
Les moyens de communication n'étant pas ce qu'ils sont aujourd'hui, et puis la profession étant assez peu compatible avec la direction d'un choeur, Paul LANDENNE s'absenta de plus en plus, il ne put bientôt plus assumer sa charge au sein de la Schola.
La Schola vivota quelques semaines, se cherchant une nouvelle attache, jusqu'au jour où un choriste sortit des rangs : Jules GRANDMONT.
Ce jeune homme de 27 ans, sorti du Collège Saint-Joseph de Virton et, par la même occasion, ouaille musicale d'Antoine TOULMONDE, déjà bien établi dans le monde de l'enseignement se révèle un excellent pédagogue doublé d'un parfait autodidacte.
Il tire parti de son enseignement de base et de l'influence que Paul LANDENNE a eue sur lui pour prendre le "risque d'assumer une commande", celle de l'animation musicale du mariage de sa propre belle-soeur et choriste Simone LEROY avec Victor GEORGES. D'autant plus que la soeur de Simone, une autre jolie choriste prénommée Monique, épouse de Jules depuis 1962, occupait aussi une bonne place dans les rang des altis.
L'occasion était trop belle, trop de signes convergeaient, et puis le risque en valait vraiment la peine !
Il n'en fallut pas plus pour que la Schola Camille Jacquemin trouve sa nouvelle voie, et quelle voie!
Ainsi en 1964, malgré les rangs un peu décimés par ces quelques semaines de flottement, la Schola inaugure sa seconde ère, celle où ont cohabité la vie paroissiale et la production régulière de concerts.