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La Genèse


"Au départ, tout au moins dans les régions par ici, le chant était presque uniquement paroissial, pour les dimanches. Et encore, quand j'ai commencé, ce n'était pas mixte. Je me souviens, dans l'ancienne église de Forrières ici, quand on chantait les vêpres, les dames, les filles, autour de Soeur Elisa, se trouvaient DANS l'église. Et nous autres - quelques mecs - on se trouvait dans le jubé."

(Jules GRANDMONT - Reportage TVLux du 27 mars 2009)

On chante depuis très longtemps à Forrières

"Presque uniquement paroissial" disait Jules avec prudence.
C'est vrai qu'un objet atteste qu'on chantait depuis très longtemps à Forrières. A l'église, certes, mais pas exclusivement en cet édifice.
Un étendard, retrouvé par une ancien choriste Georges BECHOUX dans son grenier lors d'un déménagement, trône en belle place dans le fond de l'église Saint-Martin. L'inscription ne ment pas : "Chorale L'UNION, Forrières 1888" et l'étendard est orné d'un symbole on ne peut plus laïc, une poignée de mains.

external-link Etendard de l'Union de Forrières

On ne sait pas (ou plus) grand-chose de cette société, mais elle confirme qu'en ces temps anciens, la petite cité ouvrière de Forrières, pareille à toutes ses consoeurs de Belgique, devait compter au moins une société chorale, fanfare ou autre harmonie.
Il faut bien se rendre compte de l'importance sociale et culturelle que revêtaient ces petites société musicales, à l'époque où il ne pouvait pas encore être question de radio, ni de cinéma, ni de télévision et encore moins d'Internet pour se divertir.
On s'adonnait donc le dimanche aux plaisirs de l'art musical en sociétés organisées sans oublier... le football!

Il est pourtant évident que l'on chantait également dans l'église de Forrières, comme partout ailleurs à cette époque, mais il n'en subsiste plus aucun témoin direct.
Louis GRANDMONT, le père de Jules, chez qui cet étendard avait précisément transité, m'a confié en 1989 - et pas peu fier ! - qu'il chantait à la chorale paroissiale de Forrières déjà dans les années '30 et, parlant de la Schola, se targuait d'être "un peu à l'origine de tout ça...", pointant du menton les choristes occupés à fêter joyeusement le 40ème anniversaire.

Un notaire providentiel

De nombreux témoignages écrits et oraux attestent que c'est en 1949 que Monsieur Paul LANDENNE, alors notaire à Forrières et passionné de chant méditatif, prend en charge la direction de la chorale paroissiale existante.
Il structure le choeur à quatre voix et organise l'apprentissage d'oeuvres musicales plus élaborées, tout en restant fidèle au plain-chant, ainsi il élève rapidement la qualité du chant.
Bien que le groupe n'avait pas encore de nom (y avait-on pensé par ailleurs ?) on peut dire que, dès cette date, la Schola Camille Jacquemin telle que nous la connaissons aujourd'hui avait été portée sur les fonds baptismaux.

Un caractère bien trempé !

Monsieur LANDENNE était réputé être un homme de grande culture et doté du charisme des grands rassembleurs.
Il était souriant et toujours d'une grande amabilité, mais aussi très rigoureux sur les principes de la pratique religieuse, à un tel point que, selon les témoignages humoristiques de l'époque, on aurait bien vite échangé sa place avec celle de l'abbé GOFFINET, le curé de la paroisse d'alors !

L'ancienne église de Forrières, construite en 1840 se situait à la place des Martyrs, presque en face de la gare, en oblique et adossée au cimetière. Exiguë et dans un état fort dégradé, il a été décidé en 1955, pour raison de sécurité, de la remplacer par le vaste édifice néo-roman que l'on connaît aujourd'hui. On peut encore la localiser, puisque les fondations restent visibles par devant le presbytère.

A cette époque, et jusqu'en 1953, la troupe ne quitte pas Forrières et se concentre à l'animation des offices religieux dans l'ancienne église de Forrières, les hommes au jubé, les dames "en bas" comme c'était encore la règle à l'époque, avec toutes les difficultés de direction que cela pouvait comporter.
Les répétitions étaient organisées dans l'église après l'office dominical pour une durée d'une heure, sans doute pour profiter des restes de chauffage (s'il existait !), mais aussi pour le bénéfice de voix bien rodées. Il est même relaté que certaines répétitions se déroulaient au domicile de Paul et Nelly LANDENNE, alors qu'ils habitaient encore au Château-Vallez à Forrières.
Certains membres de la jeune troupe se retrouvaient également au milieu de l'après-midi pour le chant des vêpres comme le voulait l'usage en ces temps anciens.

Sans nom et sans concert ?

Il ne pouvait encore être question de concerts à cette époque, la question effleurait-elle d'ailleurs les esprits ?
Pourtant déjà la qualité du chant de la chorale de Forrières fut entendue jusqu'aux portes du grand "paquebot" de la Place Flagey à Bruxelles, à l'INR-NIR, l'Institut National de Radiodiffusion, l'ancêtre de notre actuelle rtbf.be.
Après un examen qualificatif, une messe dominicale animée par notre troupe fut radiodiffusée le 20 avril 1953.

C'est à cette occasion que notre chorale allait clairement s'identifier en se donnant un nom, elle s'appellera désormais :
"SCHOLA CAMILLE JACQUEMIN".




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